En ayant vu «Eternals» cette semaine et en lisant les critiques, je ne peux que me rendre compte d’une chose, le monde des amateurs de super-héros se devise en deux catégories :
Crédits photo : Marvel – « Eternals »
– Ceux qui aiment la blague facile, les good-feel movies, les couleurs criardes et les problèmes d’adolescents,… Se retrouveront plus dans la sauce Marvel habituelle… Et du coup apprécieront chez DC Comics, les films avec la même structure, « Aquaman », « Suicide Squad », « Shazam » et compagnie.
– Les autres aimeront plus les films DC classiques, notamment les films de Snyder, avec leurs pâte graphiques sombre, le moins de blague au possible et des questionnements sur Dieu(x), sur le sens de la vie et surtout très peu de manichéisme.
Et «Eternals», même si c’est un Marvel, est clairement plus dans une approche DC Comics, la réalisatrice Chloé Zhao qui a raflé les oscars cette année avec son petit chef d’œuvre Nomadland (ma critique dans ce le lien) ne le cache pas : elle dit elle même adorer le « Man of Steel » de Snyder (on parle même de Superman dans le film), et je pourrais même dire, sans avoir peur de me tromper, qu’elle a vu et apprécié le « Justice League » et le « Watchmen » du même réalisateur.
Crédits Photo : Marvel – « Eternals »
De « Watchmen », Chloé a repris la structure narrative : de vieux et puissant héros sont parti en retraite/confinement, laissant le monde gérer (maladroitement) ses problèmes… Un incident et la mort de l’un des leurs les emmène à briser le silence et à se retrouver… Mais tous ne partagent pas la même vision sur la justice et sur leur mission ici-bas.
De « Man of steel », Chloé s’est inspirée des longues scènes contemplatives, des environnements désertiques d’une parfaite unicité de couleur (qu’elle connaît bien déjà, et filme avec génie), de la pâte et touche graphique générale, des beaux effets de lumières, des couchers et levers de soleil divins,… Et même des postures que prend superman lors de ses vols.
De « Justice League », la réalisatrice à singer les confrontation de Superman avec les autres héros (notamment Flash), elle a repris les représentations divine que les humains ont fait des super-héros qu’ils ont rencontrés… Mais là où Snyder touche exclusivement aux myths chrétiens, Marvel dans son esprit habituel de rester soft, choisit de représenter principalement des myths grecs, égyptiens et babyloniens.
Et pourtant Marvel a osé tenter de nouvelles choses : elle a, à ce qu’il me semble, laissé carte blanche à la réalisatrice, jusqu’à montrer une scène intime assez explicite entre Ikaris et Sersi… Et même, pour la première fois, un héros homosexuel et le bisou barbu qui vient avec… Je ne m’étendrai pas beaucoup sur ce dernier sujet, tant la scène est fait pour être retirée sans plus ni moins, si la censure d’un pays la refuse (la Chine notamment, objectif numéro 1 derrière tous ses héros aux allures asiatiques, de Raya, à Shang-Chi en passant par le dernier Mulan) … Elle est donc, comme assez souvent dans les films, un petit cadeau (emprisonné!?) destiné à la communauté pour dire : « regardez combien on est progressiste ».
Crédits Photo : Marvel – « Eternals »
Dans l’absolu, j’ai passé un excellent moment devant ce film,… Certes, les pseudos méchants déviants sont d’une vulgarité à peine cachée par le gloubi-boulga de CGI,… certes la justification de la non-intervention des Eternals lors des gros conflits que la terre a connue, notamment Thanos, est d’un ridicule infini,… Certes, le fait que ni Dr Strange, ni un autres héros ne soit intervenu alors qu’un géant plus grand que la lune sort des entrailles de la terre (avec très peu de dégâts sur le monde d’ailleurs, bonsoir la physique) est un coup de feu dans la tête de la logique.
Mais si on oubli ces détails et qu’on considère que le film est, limite, un stand-alone dans la langue histoire de Marvel… On se retrouve avec un digne film, spectaculaire à certains endroits, intimiste et sympathique pour d’autres… Évitant grandement le manichéisme, et développant presque parfaitement tous les personnages.
Mais malgré ses qualités, le film n’arrive pourtant pas à atteindre la grandeur de ses inspirations… Et le fait de savoir que ce film encore, comme toujours, n’est qu’une bande-annonce à quelque chose de plus grand,… On ne peut s’empêcher de ressentir une certaine forme de crispation teintée de regrets.
Pour ceux qui n’ont pas encore regardé ce film, découvrez la bande-annonce sur ce lien
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