Critique : La série « Squid Game » sur Netflix

La seule chose malheureuse à noter en parlant de cette série, c’est que certains sont toujours obligés de comparer (comme à l’époque du phénomène Casa De Papel) le « bon petit plaisir popcorn » du moment aux chef-d’œuvre de la télévision.

Car non, et c’est évident, « Squid Game » n’est pas la meilleure série de tous les temps, elle ne bénéficie pas non plus du concept le plus original de ces dernières années… Mais possède pourtant un charme indéniable et un rythme qui incite au binge-watching.

C’est en tout cas ce qui s’est passé pour moi : Après les nombreuses sollicitations de toutes mes connaissances, et malgré mes réticences face aux séries coréennes (que je trouve soit trop pour les filles, soit trop pour les adolescents, soit les deux), j’ai commencé ce week-end le délire et il faut avouer que je n’ai pas lâché la télécommande qu’après avoir achevé les 9 épisodes qui composent cette expérience ‘’Battle Royale’’.

Car oui, même si la série ne le dit pas, mais on est bien face à une reprise du concept ‘’Battle Royal’’ , qu’on peut expérimenter dans tous les jeux qui font perdre de l’argent à votre petit frère (cousin, neveu, fils) : de « Freefire » à « PUBG », en passant par « Fortnite »… Les coréens ont bien nagé sur la vague du survival avec cette série qui s’inspire allègrement du chef d’œuvre intemporel « Battle Royal », le film japonais culte de l’an 2000.

 

« Squid Game » a certainement pioché une bonne partie de son idée de départ aussi de l’étrange « As The Gods Will » (Kamisama no iu tori) de Takashi Miike, dans lequel aussi on joue à un 1,2,3 Soleil mortel… Les réalisateurs ont dû aussi revoir (relire) les « Hunger Games », … Et j’imaginerai même que Netflix a fourni les algorithmes de « Alice in Borderland » aux équipes de « Squid Game ».

 

Je ne vais pas citer tous les animés/mangas qui ont des concepts similaires, et je résumerais avec un seul titre : « Gantz ».

 

Pour les inspirations visuelles aussi, il y a clairement des références trop visibles pour s’en cacher :

– Les combinaisons des « minions » soldats en rouge rappelles évidemment « La Casa de Papel .

 

Le masque de leur chef est une allusion certaine à « Belphegor » (le film des années 2000).

 

 

Les triangles, carrés, cercles sont limite un plagiat aux symboles, universellement reconnaissables, de la PlayStation.

 

Les tortueux escaliers aux couleurs chatoyantes est une représentation, assez fidèle, du concept de l’escalier de Penrose, et plus particulièrement de la représentation qu’on avait faite Maurits Cornelis Escher dans sa célèbre « Maison aux escaliers ».

 

Et pour finir, j’ai clairement vu dans les masques des VIP (en plus de l’esthétique Eyes Wide Shut trop évidente) un subtile clin d’œil aux masques des jeux « Hotline Miami ».

 

Globalement, la série est un excellent délire popcorn qui te scotch à l’écran, on lui pardonnera donc le côté trop caricatural des personnages : le héros égoïste qui devient altruiste (trop rapidement, brisant la logique d’évolution du personnage), le génie froid calculateur, la révoltée au cœur tendre, le gros gaillard qui a peur, la folle mal-aimé du village, le vieux sage mourant, l’immigré naïf qui a des principes, le religieux borné,…etc.

On lui pardonnera peut-être aussi, quelques twists trop évidents : la confrontation mortelle des ‘’Ganbus’’, le « je suis ton père » (remplacer par ton frère) au bord d’un gouffre, le maître du jeu qui est aussi un joueur, le sacrifice (incompréhensible) de certain pour la réussite du héros

 

Mais pour moi ce qui est le plus critiquable, c’est la fin qui est un bordel insignifiant :

-ATTENTION SPOILER jusqu’à la fin du paragraphe-

On comprend le désespoir du personnage à la mort de sa mère, mais il a pourtant toujours sa fille à reconquérir, il a assez d’argent pour s’installer près d’elle aux USA et lui offrir la vie qu’elle veut, … Il aurait pu aussi aller sauver les familles des autres participants, le pakistanais lui a même sauvé la vie, au moins aurait-il pu prendre soin de sa famille… Bref, le pire est le discours du vieux maître du jeu, « les pauvres et les riches sont pareils… Ils souffrent » la bonne blague ! tu souffres parce que tu t’ennuies et au lieu de sauver des pauvres qui le méritent, tu confrontes dans des combats mortels des gens désespérés? Wooow ! Que de bonté et de clairvoyance… Après, à la toute fin, le mec se fait une couleur en rouge (??? Bordel de merde pourquoi ???) et commence finalement à faire des choses logiques… Quand soudain, Netflix a besoin de plus d’argent et qu’il faut une saison 2 du coup au diable sa fille.

Bref, bon « spectacle divertissant » à ne comparer qu’avec des contenus similaires.

3 réflexions sur “Critique : La série « Squid Game » sur Netflix”

  1. Très bonne analyse, et aussi les références sont pertinentes, qui montrent que le réalisateur et l’écrivain on fait un mélange de toutes les icônes du mangas et des séries japonaises pour attirer plus de publics et aussi faire découvrir aux jeunes une ancienne expérience telle que battle royale, il me semble que les asiatiques et surtout les japonais et leurs descendants passent souvent par mettre terme a la vie de certains pour donner l’exemple à d’autres, l’exemple est bien clair dans cette série!

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